Le CAFI de Sainte-Livrade-sur-Lot : un lieu chargé d'histoire
Le CAFI (Centre d'Accueil des Français d'Indochine) de Sainte-Livrade-sur-Lot est un lieu unique en France. Il témoigne de l'histoire complexe et douloureuse des rapatriés d'Indochine, ces Français originaires du Vietnam, du Laos ou du Cambodge qui ont dû quitter leur pays après la guerre d'Indochine (1946-1954). Le CAFI a été créé en 1956, dans un ancien camp militaire construit pendant la Seconde Guerre mondiale pour accueillir une poudrerie. Ce camp avait ensuite servi à héberger des réfugiés, des prisonniers de guerre et des soldats. Il a été réquisitionné par l'Etat français pour recevoir les rapatriés d'Indochine, qui étaient considérés comme des citoyens français, mais qui n'avaient pas de logement ni de travail en métropole. Le CAFI a accueilli environ 1200 personnes, principalement des familles eurasiennes, c'est-à-dire issues du métissage entre les colons français et les populations indigènes. Ces familles étaient souvent rejetées par les deux communautés et se sont retrouvées déracinées et isolées dans ce camp. Elles ont dû s'adapter à un climat, une culture et une langue différents, tout en conservant leurs traditions et leur identité asiatiques. Le CAFI a fonctionné pendant près de 50 ans comme une cité à part entière, avec ses écoles, ses commerces, ses lieux de culte, ses associations et ses fêtes. Il a été le témoin des évolutions politiques, sociales et culturelles de la France et de l'Indochine. Il a aussi été le lieu de transmission de la mémoire et de l'histoire des rapatriés d'Indochine, qui ont connu la colonisation, la guerre, l'exil et l'intégration. Aujourd'hui, le CAFI a fait l'objet d'un projet de réhabilitation et de valorisation, qui vise à préserver son patrimoine matériel et immatériel, à améliorer les conditions de vie des résidents et à ouvrir le site au public. Le CAFI est reconnu comme un lieu de mémoire et de culture, qui témoigne de la diversité et de la richesse du peuplement français. lepetitlivradais.